Ce mercredi 6 octobre 2021, SINERGI en partenariat avec I&P et l’Union Européenne ont organisé une table-ronde à Niamey autour de la thématique : « Entreprendre au Niger : Quels dispositifs de financement et d’accompagnement pour les jeunes entreprises ? ». L’occasion notamment de revenir sur le programme I&P Accélération au Sahel, dont SINERGI est partenaire de mise en œuvre au Niger.
Plus de 80 personnes ont assisté à cette rencontre pour mieux comprendre la chaine de valeur du financement et de l’accompagnement d’entreprise. « Par jeune entreprise, nous faisons référence aux entreprises en création ou les entreprises portées par les jeunes » souligne Moussa Daouda, secrétaire général adjoint de la Chambre de Commerce du Niger (CCNI) et modérateur de la table-ronde.
Plusieurs acteurs de l’écosystème entrepreneurial ont ainsi pu présenter leur mode d’intervention et de fonctionnement :
- Ibrahima DJIBO,, cofondateur et Directeur Général de SINERGI
- Agnès DUBAND, chargée de programme de la délégation de l’Union Européenne au Niger
- Rouffahi KOABO, Directeur Général du CIPMEN, incubateur de start-ups
- Mossi MAIGA, Directeur Général de Proxifina (Institution de Microfinance)
- Rabi Mahaouya ARGIS, Fondatrice d’Hygiène Solution Niger, une jeune entreprise spécialisée dans la prestation de services de nettoyage pour les ménages et les sociétés, accompagnée par le programme I&P Accélération au Sahel
Du point de vue macroéconomique, Agnès DUBAND a mis en avant la stratégie de la délégation de l’Union Européenne qui vise à renforcer le secteur privé nigérien : « L’Union Européenne a réalisé une étude dont les résultats montrent l’importance de la question de la commercialisation et surtout des emballages. Il y a également la question de la surveillance : nous privilégions une approche préventive pour prendre des mesures idoines et éviter la fermeture de sociétés et l’échec des PME. »
A cette occasion, des dispositifs de financement et d’accompagnement spécifiques aux jeunes entreprises ont été présentés :
SINERGI est notamment revenu sur le financement d’amorçage proposé par le programme I&P Accélération au Sahel, une initiative financée par l’Union Européenne. « Il s’agit d’un outil intéressant car il s’agit d’un financement sous forme d’avance remboursable. Il n’y a ni taux d’intérêt, ni garantie. ». Rabi Mahaouya ARGIS a notamment témoigné l’apport de ce programme sur son entreprise Hygiène Solution Niger (HSN), une société qu’elle a créée en 2017.
Rouffahi KOABO a complété la réflexion générale en présentant l’importance de l’accompagnement technique avant et pendant la période de financement : « On ne peut pas avoir du financement sans être prêt à travailler pour du financement. L’investisseur ne vous connait pas, il se base sur des documents certifiés que l’entrepreneur lui apporte ». Le directeur du CIPMEN a ainsi présenté son système de mentorat qu’il a mis en place, permettant de mettre à disposition des experts aux entreprises pour les appuyer à présenter des dossiers et bâtir une relation de confiance avec les investisseurs.
Si ces deux dispositifs semblent encore inadaptés aux entreprises en création et informelles, Proxifina, une institution de microfinance nigérienne, a présenté un dispositif d’accompagnement plus adapté aux très petites entreprises et aux petits producteurs. « Nous leur proposons un accompagnement financier ainsi qu’une éducation financière leur permettant de mieux identifier leurs besoins. » Mossi Maiga occupant le poste de PCA, a notamment présenté Proxiner, un outil favorisant la digitalisation de ces jeunes entreprises.
À la suite de cette présentation, plusieurs recommandations ont été évoquées pour favoriser la croissance des jeunes entreprises nigériennes :
- Renforcer les discussions sur les structures privées, les entrepreneurs et l’administration
- Privilégier une approche chaine de valeur
- Renforcer une approche préventive auprès des IMF et structures de financement
- Améliorer l’accès à l’information sur les dispositifs de financement et d’accompagnement disponibles
Les entrepreneurs et porteurs de projets ont été invités à mieux cibler leurs besoins et se diriger vers les acteurs adéquats pour contribuer à améliorer le secteur privé qui est un levier de croissance et de création d’emploi au Niger et dans la sous-région sahélienne.